Volunteer Spotlight / Coup de projecteur sur nos bénévoles: Wardougou Kelley Sakine

In English below

Chaque mois, nous partageons les histoires des volontaires et stagiaires de World BEYOND War à travers le monde. Vous souhaitez vous porter volontaire ou effectuer un stage auprès de World BEYOND War ? Envoyez un message à greta@worldbeyondwar.org.


Je m’appelle Wardougou Kelley Sakine, de nationalité Tchadienne et je poursuis actuellement mes études universitaires au Sénégal, particulièrement à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

Lieu :

Saint-Louis, Senegal

Comment vous êtes-vous impliqué dans l’activisme contre la guerre et dans World BEYOND War (WBW) ?

La guerre, surtout lorsqu’elle est menée pour des enjeux d’une absurdité et d’une futilité flagrantes ou lorsqu’elle est conduite en présence de solutions alternatives, est une situation envers laquelle tout être humain, doué de raison, se doit d’être capable d’exprimer une position contraire, c’est-à-dire celle de son arrêt, au vue de ses répercussions tragiques et néfastes.

Mon activisme contre la guerre peut être expliqué par, au moins, deux raisons.

D’une part, je suis issu d’un pays qui a malheureusement connu pendant des années et continue d’une certaine façon de faire face à des guerres fratricides aux répercussions dévastatrices, notamment et fondamentalement en termes de pertes en vies humaines. En outre, ces guerres ont entretenu pendant tout ce temps une instabilité politique majeure, une stagnation de la croissance économique et du développement et une vie sociale ébranlée. Au vu des séquelles senties jusqu’à présent, que la guerre a engendrées dans mon pays, le Tchad, on ne peut que militer contre la guerre.

D’autre part, le monde connaît aujourd’hui une croissance conflictuelle tragique, avec des foyers de guerre partout: au Soudan, au Mali, au Burkina Faso, au Congo, en Palestine, au Liban… Chaque jour, des vies sont fauchées, des populations civiles innocentes crient leur désespoir face à la violence qui les assiège. Nous ne pouvons rester insensibles à ces drames. Notre conscience d’humains, porteurs de valeurs de paix et de solidarité, refuse d’accepter l’inacceptable. Voilà pourquoi nous militons contre la guerre, où qu’elle se situe pour un MONDE AU-DELÀ DE LA GUERRE.

Quels types d’activités réalisez-vous pour World Beyond War ?

WBW organise plusieurs activités, dont des conférences, des pétitions, des webinaires et des campagnes de sensibilisation pour la cessation des guerres et la croissance de la paix partout dans le monde. Je participe à ces différentes activités dans l’optique, aussi minime que soit ma contribution, de créer un monde où la guerre est jetée aux poubelles.

Mais fondamentalement, je travaille actuellement sur le dossier du Soudan, à travers notamment la campagne #HandsOffSoudan. En effet, le Soudan connaît depuis avril 2023, une guerre tragique et meurtrière. Ce conflit, aux enjeux géopolitiques évidents, a eu des répercussions humanitaires dévastatrices, avec son lot de pertes en vies humaines, de déplacements massifs – l’ONU considère que le Soudan fait partie des pays ayant le plus grand nombre de déplacements dans le monde -, des conditions d’exils difficiles, bref un pays déchiré par la guerre. Il est impératif de mener un combat tendant à l’arrêt de cette guerre et promouvoir une paix durable pour ce pays.

Que recommandez-vous à quelqu’un qui souhaite s’impliquer dans l’activisme contre la guerre et dans World BEYOND War ?

S’impliquer dans l’activisme anti-guerre demande tout d’abord une profonde réflexion sur ce qui motive cette lutte et sur les valeurs qui l’accompagnent. Il est essentiel de comprendre que s’engager pour un monde au-delà de la guerre, c’est avant tout militer pour la dignité humaine, pour le respect inconditionnel de la vie et pour la justice sociale.

Pour quelqu’un qui souhaite s’impliquer dans ce noble combat, je recommanderais de commencer par s’informer et se former. Comprendre les dynamiques de la guerre, les intérêts qui la sous-tendent, et les conséquences dévastatrices qu’elle impose aux peuples et aux sociétés est essentiel pour bâtir des arguments solides et percutants. Il est nécessaire de s’appuyer sur une vision lucide des souffrances humaines, mais aussi sur une volonté inébranlable de promouvoir la paix à travers des voies concrètes. Il est crucial de se forger une vision claire du monde que l’on souhaite bâtir, un monde de solidarité, de paix durable, où les peuples s’unissent pour résoudre leurs différends autrement que par la violence.

Du reste, rejoindre des mouvements pacifistes, participer à des campagnes de sensibilisation et s’informer sur les mécanismes de la diplomatie et de la non-violence active permettront de devenir un acteur crédible et influent dans cette lutte.

Cela implique également d’accepter que le changement est souvent lent, mais que chaque action, aussi modeste soit-elle, compte pour déconstruire la logique de guerre. En outre, il est crucial d’incarner soi-même, dans son quotidien, les valeurs que l’on défend. Si l’on aspire à un monde au-delà de la guerre, il faut promouvoir autour de soi des attitudes de paix, de dialogue et de compréhension mutuelle. Dans les relations interpersonnelles comme dans les actions publiques, montrer que la paix n’est pas une utopie, mais une réalité construite jour après jour, est fondamental.

Qu’est-ce qui vous motive à militer pour le changement ?

Deux impératifs majeurs, un religieux et un autre moral.

Pour le premier, ma foi m’enseigne que la guerre, dans son essence, ne peut être justifiée, car elle va à l’encontre des principes de paix, de justice et de compassion que nous devons incarner. Dans la religion à laquelle j’appartiens, la vie humaine est sacrée et doit être protégée. La guerre, avec ses violences et ses destructions, est une trahison de cette sacralité. Militer pour le changement, c’est donc obéir à un appel divin qui nous exhorte à promouvoir la paix et la réconciliation, à tendre la main plutôt qu’à lever l’épée, à bâtir des ponts là où d’autres érigent des murs. C’est dans cet engagement spirituel que je trouve la force et la persévérance nécessaires pour refuser l’injustice et l’oppression sous toutes leurs formes.

En parallèle, il y a un impératif moral, qui découle de notre humanité commune. En tant qu’être humain, je ne peux fermer les yeux sur les atrocités, les souffrances et les injustices que la guerre impose aux plus vulnérables. Mon cœur et ma conscience ne peuvent accepter que la violence devienne une réponse systématique aux désaccords. Je crois profondément que chacun de nous a une responsabilité envers les autres, une obligation morale de protéger la dignité humaine. Militer pour le changement, c’est répondre à cet appel intérieur, celui qui refuse l’indifférence face à l’horreur et qui croit encore en la capacité de l’humanité à se transformer pour un avenir meilleur.

C’est, en somme, être fidèle à cette étincelle de conscience qui nous relie et nous oblige à ne jamais abandonner la lutte pour un monde plus juste et pacifique.

Publié le 7 octobre 2024.


Each month, we share the stories of World BEYOND War volunteers and interns around the world. Want to volunteer or intern with World BEYOND War? Email greta@worldbeyondwar.org.

My name is Wardougou Kelley Sakine, I’m from Chad and I’m currently studying in Senegal, at the Université Gaston Berger in Saint-Louis.

Location:

Saint-Louis, Senegal

How did you get involved with anti-war activism and World BEYOND War (WBW)?

War, especially when it is waged for reasons of blatant absurdity and futility, or when it is waged in the face of alternative solutions, is a situation towards which every human being, endowed with reason, must be capable of expressing a contrary position, i.e. that of stopping it, in view of its tragic and harmful repercussions.

My activism against war can be explained by at least two reasons.

On the one hand, I come from a country that has unfortunately experienced for years, and in some ways continues to experience, fratricidal wars with devastating repercussions, particularly and fundamentally in terms of loss of life. What’s more, these wars have sustained major political instability, stagnant economic growth and development, and a shattered social fabric. In view of the after-effects that war has had on my country, Chad, we can only militate against war.

On the other hand, the world today is experiencing a tragic growth in conflict, with outbreaks of war everywhere: in Sudan, Mali, Burkina Faso, Congo, Palestine, Lebanon… Every day, lives are cut short, innocent civilians cry out their despair in the face of the violence that besieges them. We cannot remain insensitive to these tragedies. Our conscience as human beings, bearers of the values of peace and solidarity, refuses to accept the unacceptable. That’s why we campaign against war, wherever it may be, for a WORLD BEYOND WAR.

What kinds of WBW activities do you work on?

WBW organizes many activities, including conferences, petitions, webinars and awareness campaigns for the cessation of war and the growth of peace throughout the world. I take part in these various activities with the aim, however small my contribution, of creating a world where war is thrown out.

But fundamentally, I’m currently working on the Sudan issue, notably through the #HandsOffSudan campaign. Since April 2023, Sudan has been experiencing a tragic and deadly war. This conflict, with its obvious geopolitical stakes, has had devastating humanitarian repercussions, with its share of loss of human life, massive displacements – the UN considers Sudan to be one of the countries with the highest number of displaced people in the world – and difficult conditions of exile, in short, a country torn apart by war. It is imperative to fight to stop this war and promote lasting peace for this country.

What’s your top recommendation for someone who wants to get involved with anti-war activism and WBW?

Getting involved in anti-war activism requires first and foremost a deep reflection on what motivates this struggle, and on the values that accompany it. It’s essential to understand that a commitment to a world beyond war is first and foremost a commitment to human dignity, unconditional respect for life and social justice.

For anyone wishing to get involved in this noble struggle, I’d recommend starting with information and training. Understanding the dynamics of war, the interests behind it, and the devastating consequences it imposes on peoples and societies is essential to building solid, hard-hitting arguments. It is necessary to draw on a lucid vision of human suffering, but also on an unshakeable determination to promote peace through concrete means. It’s crucial to forge a clear vision of the world we want to build, a world of solidarity and lasting peace, where people unite to resolve their differences by means other than violence.

Moreover, joining peace movements, taking part in awareness campaigns and learning about the mechanisms of diplomacy and active non-violence will enable you to become a credible and influential player in this struggle.

It also means accepting that change is often slow, but that every action, however modest, counts in deconstructing the logic of war. What’s more, it’s crucial to embody the values we defend in our daily lives. If we aspire to a world beyond war, we must promote around us attitudes of peace, dialogue and mutual understanding. In interpersonal relations as in public actions, it is essential to show that peace is not a utopia, but a reality built day after day.

What keeps you inspired to advocate for change?

Two major imperatives, one religious and the other moral.

In the first, my faith teaches me that war, in its essence, cannot be justified, as it runs counter to the principles of peace, justice and compassion that we must embody. In the religion to which I belong, human life is sacred and must be protected. War, with its violence and destruction, is a betrayal of this sacredness. To campaign for change, then, is to obey a divine call to promote peace and reconciliation, to reach out rather than raise a sword, to build bridges where others erect walls. It is in this spiritual commitment that I find the strength and perseverance to refuse injustice and oppression in all their forms.

At the same time, there is a moral imperative that stems from our common humanity. As a human being, I cannot close my eyes to the atrocities, suffering and injustices that war imposes on the most vulnerable. My heart and conscience cannot accept violence as a systematic response to disagreement. I deeply believe that each of us has a responsibility towards others, a moral obligation to protect human dignity. To campaign for change is to respond to this inner call, one that refuses indifference in the face of horror and still believes in humanity’s capacity to transform itself for a better future.

In short, it means being faithful to that spark of conscience that connects us and compels us never to give up the fight for a more just and peaceful world.

Posted October 7, 2024.

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