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By Fatoumata Sossia Djire, coordinator of World BEYOND War Mali, September 17, 2024
Bonjour à tous et à toutes,
Je n’ai pas l’habitude de faire ce genre de publication, mais la situation a atteint un niveau où il faut oser sortir pour exposer la vérité. Ce matin, je me suis levée avec des coups de feu non loin de chez moi. Au début, je pensais que c’était des exercices habituels des militaires. Mais je suis en train d’écrire ce message en ce moment, actuellement, littéralement sous des coups de feu. Les coups de feu ont atteint un niveau qui confirme que Bamako est sous attaque.
Cette situation était prévisible, car le Mali a déclaré être en guerre, même si la majorité des habitants de la capitale ne semble pas en être conscients, peut-être parce qu’ils n’en subissent pas directement les conséquences. Mais il y a longtemps que j’en avais pris conscience et j’ai décidé de consacrer ma vie à promouvoir la paix. Je suis une activiste de la paix et donc pacifique.
Malheureusement, les gens ont tendance à percevoir les personnes pacifiques comme des lâches ou des peureux, parce qu’elles anticipent et gèrent les conflits en évitant les solutions violentes ou militaires. Parce qu’elles privilégient les négociations, les dialogues, la réconciliation, etc.
L’attaque de notre capitale Bamako aurait pu être évitée si nous avions focalisé nos efforts sur les solutions non violentes. Je suis plus qu’une patriote, car j’aime le Mali plus que tout et c’est pour cela que j’ai renoncé à ma carrière dans la finance pour devenir activiste de paix.
Le message que je souhaite faire passer est que l’Afrique est en train de vivre une nouvelle forme de colonisation, mais cette fois-ci indirecte, car les anciens colonisateurs continuent de faire la guerre à distance. Même s’ils ne sont pas toujours directement impliqués dans le conflit, ils sont les principaux acteurs de guerre. Ils utilisent les minorités ethniques comme marionnette pour animer la guerre. Cela doit cesser !
Je répète : si nous, Africains, n’aimons pas la guerre, tout comme le colonialisme et l’esclavage, nous devrons privilégier les solutions non violentes afin de l’abolir.
Oui, c’est inconcevable pour certains, ou même choquant pour d’autres, parce que beaucoup pensent que le Mali a initialement épuisé tous les moyens non violents pour en arriver là. En tant qu’activiste de la paix, je suis sûre et optimiste qu’il existe de nombreuses solutions non violentes.
Ma crainte est qu’ils veuillent utiliser la même stratégie du Soudan au Mali en ciblant directement la capitale pour causer le déplacement de millions de personnes et de réfugiés. Nous devons être conscients que l’Occident ne veut pas la paix en Afrique, tout comme il n’a jamais voulu la paix en Ukraine, en Palestine, en Afghanistan, en Irak. En effet, si ces pays avaient la paix, l’Occident ne pourraient plus piller les ressources naturelles, ni implanter leurs bases militaires, ni faire fonctionner les entreprises multinationales productrices d’armes et de drones. Tout simplement parce que des nouveaux pays ou continent économiquement stable émergeraient, comme l’Afrique, par exemple.
Je soutiens les solutions non violentes pour résoudre la crise au Mali.
Les vrais acteurs ne sont pas, comme on a l’habitude de le dire, les Touaregs, mais plutôt l’Occident. Je pense qu’au 21 siècle, l’approche militaire est obsolète donc plus contreproductive, car aucun pays n’est épargné par les risques d’attaques. Grâce à l’intelligence artificielle, les attaques peuvent être lancées à des kilomètres de distance. Même l’armée américaine, la plus puissante du monde, peut être attaquée et vaincue à tout moment par un minuscule groupe terroriste.
Utiliser l’approche non violente n’est pas synonyme de lâcheté, de peur, de faiblisse ou du manque de patriotisme mais plutôt de sagesse et de courage d’anticiper les risques d’escalade de conflit et d’aller au-delà des divergences pour trouver des solutions durables.
Le système de guerre est similaire au système de colonialisme et d’esclavage. Si nous ne les abolissons pas, ils nous aboliront car ces systèmes sont basés sur l’usage d’armes nucléaires ou d’armes conventionnelles qui peuvent détruire toute l’humanité.
Il faut que les Maliens sachent que le conflit est une nouvelle forme de colonisation imposée par l’Occident de façon indirecte pour maintenir le fonctionnement de la machine de guerre et satisfaire leur intérêt hostile de nos anciens colonisateurs.
Je continuerai à faire du plaidoyer pour les solutions non violentes et la fin du système guerrier global.
L’attaque de ce matin devrait nous enseigner beaucoup de choses.
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Hello everyone,
I don’t usually do this kind of posting, but the situation has reached a level where you have to dare to come out and expose the truth. This morning, I woke up to gunshots not far from my house. At first, I thought it was the usual military exercises. But I’m writing this message right now, literally under fire. The gunfire has reached a level that confirms that Bamako is under attack.
This was to be expected, as Mali has declared itself to be at war, even if the majority of the capital’s inhabitants don’t seem to be aware of it, perhaps because they don’t suffer the consequences directly. But I’ve been aware of this for a long time, and I’ve decided to devote my life to promoting peace. I’m a peace activist and therefore a pacifist.
Unfortunately, people tend to perceive peace-loving people as cowards, because they anticipate and manage conflicts by avoiding violent or military solutions. Because they favor negotiations, dialogue, reconciliation, etc.
The attack on our capital Bamako could have been avoided if we had focused our efforts on non-violent solutions. I’m more than just a patriot, because I love Mali more than anything, and that’s why I gave up my career in finance to become a peace activist.
The message I want to get across is that Africa is going through a new form of colonization, but this time indirect, as the former colonizers continue to wage war from a distance. Even if they are not always directly involved in the conflict, they are the main warring parties. They use ethnic minorities as puppets to drive the war. This must stop!
I repeat: if we Africans don’t like war, just like colonialism and slavery, we must give priority to non-violent solutions in order to abolish it.
Yes, this is inconceivable to some, or even shocking to others, because many believe that Mali initially exhausted all non-violent means to get to this point. As a peace activist, I’m confident and optimistic that there are many non-violent solutions.
My fear is that they want to use the same strategy from Sudan to Mali, directly targeting the capital to cause the displacement of millions of people and refugees. We need to be aware that the West doesn’t want peace in Africa, just as it never wanted peace in Ukraine, Palestine, Afghanistan or Iraq. Indeed, if these countries were at peace, the West would no longer be able to plunder their natural resources, set up their military bases, or operate multinational arms and drone production companies. Quite simply, because new economically stable countries or continents would emerge, like Africa, for example.
I support non-violent solutions to the crisis in Mali.
The real actors are not, as we usually say, the Tuaregs, but rather the West. I believe that in the 21st century, the military approach is obsolete and therefore more counterproductive, as no country is spared the risk of attack. Thanks to artificial intelligence, attacks can be launched from miles away. Even the US army, the most powerful in the world, can be attacked and defeated at any time by a tiny terrorist group.
Using the non-violent approach is not synonymous with cowardice, fear, weakness or lack of patriotism, but rather with the wisdom and courage to anticipate the risks of conflict escalation and to look beyond differences to find lasting solutions.
The system of war is similar to the system of colonialism and slavery. If we don’t abolish them, they will abolish us, because these systems are based on the use of nuclear or conventional weapons that can destroy all humanity.
Malians need to know that the conflict is a new form of colonization imposed indirectly by the West to keep the war machine running and satisfy the hostile interests of our former colonizers.
I will continue to advocate non-violent solutions and an end to the global war system.
This morning’s attack should teach us many things.
7 Responses
Hi Fatoumata, so sensitive ! keep on keeping the struggle must continue to end any for of war on the continent and globally !
We hope so. Although it is a long-term struggle, we are brave enough to take action.
Chère Fatoumata Sossia Djire,
Félicitations pour cet article empreint de sagesse et d’humanisme. Ta lucidité et ton engagement pour la paix sont remarquables. Ta voix résonne comme un appel à la réflexion profonde et à l’action non violente. Que tes efforts pour un Mali et une Afrique en paix soient bénis et soutenus. Courage dans ta noble mission.
Avec tout mon respect.
Very powerful denunciation and call for nonviolent action.
Thanks Fatoumata.
Thank you so much for your courage and astute analysis. Hoping, with you, for your safety, for wisdom for all, and for allies in pacifism. My favorite saying, though I do not know its source, is “Peace, too, takes courage.”
From many miles away, in solidarity. Alice
Dear Fatoumata Sossia Djire, Thank you for writing this, for your courage and your astute analysis. May you remain safe and have many allies in pacifism. I do not recall the source, but among my favorite statements is this: Peace, too, takes courage.
From many miles away, in solidarity, Alice LoCicero
Thank you, Alice. I hope that Africans can see the truth and stand up for peace. Indeed, being a pacifist implies the courage to address complex issues nonviolently.