Nous devons interdire les armes nucléaires (malgré le Canada)

Par Cesar Jaramillo, Huffington Post

Ne vous y trompez pas: ni les dernières armes nucléaires de la Corée du Nord tester ni les récents enjeux impasse sur le programme nucléaire iranien sont la racine de l'insécurité nucléaire. Ce ne sont que les symptômes d’un régime de désarmement nucléaire dans un état de délabrement grave.

Si toutes les autres catégories d’armes de destruction massive ont été expressément interdites par le droit international, les armes nucléaires - de loin la plus destructrice de toutes - ne l’ont toujours pas fait. Ce qu'il faut, c'est une interdiction juridique mondiale des armes nucléaires, avec des dispositions spécifiques pour l'élimination des arsenaux existants et un calendrier pour une mise en œuvre vérifiée.

Une rare opportunité de progrès sur ce front s'est ouverte. Établi par l'ONU Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) s’est réuni à Genève à trois reprises cette année avec pour mandat de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

Le rapport final du Groupe de travail à composition non limitée comprenait un recommandation, soutenu par une majorité d'États participants, de convoquer une conférence en 2017 «pour négocier un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires, conduisant à leur élimination totale». On s'attend à ce qu'il y ait une résolution pour opérationnaliser cette proposition à la première commission de l'Assemblée générale des Nations Unies (sur le désarmement et la sécurité internationale) lorsqu'elle se réunira en octobre.

Le Canada a notamment voté à opposer à la recommandation du GTCNL - avec la plupart des autres membres de l'OTAN, elle-même alliance pour l'arme nucléaire.

Bien qu'il ne soit pas un État doté d'armes nucléaires, le Canada ne fait pas partie du nombre croissant de nations, d'organisations et d'individus qui croient qu'une interdiction légale des armes nucléaires se fait attendre depuis longtemps. Au lieu de cela, la position d'Ottawa est alignée sur celle de quelques-uns qui remettent en question le bien-fondé d'une interdiction des armes nucléaires.

La position actuelle du Canada - et celle de la plupart des États dotés d'armes nucléaires - est que les conditions ne sont pas idéales pour une interdiction des armes nucléaires. Mais la réalité est qu'ils ne le seront peut-être jamais. Les négociations sur le désarmement nucléaire doivent donc être engagées, menées à bien et conclues dans des conditions géopolitiques qui sont, de manière prévisible, loin d'être parfaites.

Un de plus en plus fort dénonciation L’intransigeance des États dotés d’armes nucléaires n’a toutefois guère contribué à les persuader de changer de cap. Les États dotés d’armes nucléaires prétendent toujours être à la fois des arbitres et des bénéficiaires directs des normes mondiales sur l’acceptabilité de la possession d’armes nucléaires.

Réfléchissez à la logique déséquilibrée selon laquelle même les États qui ont mis au point, stocké, testé et utilisé des armes nucléaires se jugent aptes à châtier les autres sur les risques de prolifération. La morale qu'ils revendiquent repose sur un fondement extrêmement faible et fondamentalement injuste.

Ils exigent le respect immédiat et cohérent des obligations de non-prolifération, mais ignorent leur propre responsabilité en matière de désarmement. Ils vantent la valeur des armes nucléaires dans la sauvegarde de leurs la sécurité nationale, mais ne vous attendez pas à ce que personne d’autre adopte la même logique.

Certains pays jugent inacceptable la poursuite et la possession d'armes nucléaires par certains États, mais semblent se contenter d'accepter les programmes d'armes nucléaires d'alliés militaires ou économiques, même en dehors du cadre du traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Les États-Unis et le Canada, par exemple, non seulement fermer les yeux sur le notoirement opaque israélien programme d’armes nucléaires, mais conclure des accords de coopération nucléaire avec Inde, contrevenant au principe de longue date selon lequel cette coopération devrait être réservée aux États parties au TNP.

La notion omniprésente selon laquelle le principal problème des armes nucléaires est le risque de leur prolifération, et non leur existence même, ne peut plus être perpétuée.

Soyons clairs: le principal problème de l’existence d’armes nucléaires est l’existence d’armes nucléaires. Les problèmes de prolifération sont sans aucun doute importants, mais ils ne seront complètement apaisés que lorsque les États dotés d'armes nucléaires prendront au sérieux la responsabilité de désarmer.

La détermination de plusieurs États dotés d’armes nucléaires à conserver un arsenal nucléaire tant que ces armes existent reste particulièrement problématique. Cette camisole de force stratégique, politique et logique garantit quasiment qu'un monde sans armes nucléaires ne sera jamais réalisé.

Aujourd'hui, plus de ogives nucléaires 15,000 continuent de menacer la civilisation. Même un échange nucléaire limité entraînerait des pertes de vies humaines incalculables et des effets catastrophiques sur l'environnement. L’objectif ne peut donc être la gestion ou le confinement des armes nucléaires. Les réductions et reconfigurations sporadiques des systèmes nucléaires ne sont pas non plus suffisantes. Seul un désarmement complet et irréversible suffira.

Les arguments fatigués sur la prétendue valeur de la possession d’armes nucléaires ont été remplacés par un regain d’importance pour la humanitaire impératif pour le désarmement nucléaire. L’impact humanitaire catastrophique de l’utilisation des armes nucléaires l'emporte sur tous les avantages allégués.

En outre, des milliards de dollars (selon certaines estimations, le prix de vente devrait dépasser les milliards de dollars 1) devraient être dépensés la modernisation arsenaux et infrastructures connexes alors que les besoins les plus élémentaires d'un segment important de la population mondiale sont toujours non satisfait. Dans cette perspective, le temps semble certainement venu de transformer les épées nucléaires en charrues, pour ainsi dire.

La résolution de la Première Commission des Nations Unies sur un instrument juridique d'interdiction des armes nucléaires offrira au Canada une occasion unique de démontrer son engagement en faveur de la sécurité d'un monde exempt de ces instruments de destruction massive. En octobre, nous saurons s’il a été saisi. Ou dilapidé.

 

Article trouvé à l'origine dans le Huffington Post: http://www.huffingtonpost.ca/cesar-jaramillo/ottawa-resist-banning-nuclear-weapons_b_11239348.html

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