Alors que notre crise climatique se traduit par une augmentation des flux de réfugiés et des catastrophes naturelles, le gouvernement continue de gaspiller de l'argent pour une sécurité militaire traditionnelle inefficace.
Par Miriam Pemberton, Etats-Unis Nouvelles
Nos militaires qualifient le changement climatique de «menace urgente et croissante pour notre sécurité nationale, contribuant à l'augmentation des catastrophes naturelles, des flux de réfugiés et des conflits sur les ressources de base comme la nourriture et l'eau».
Et ce mois-ci, l'administration Obama a annoncé une stratégie globale visant à intégrer le changement climatique dans notre stratégie de sécurité nationale. Mais il n'y avait aucune mention d'argent: combien cela coûterait ou d'où viendrait l'argent.
Le mois prochain, nous saurons si nous aurons un négationniste du climat ou un défenseur de l'action climatique à la Maison Blanche, et un Congrès qui continuera à résister ou sera prêt à s'attaquer à cette menace. Ils auront besoin de savoir ce que nous dépensons actuellement comme base de débat sur ce que nous devons dépenser. À côté de la réglementation, l'argent est le principal outil dont dispose le gouvernement pour stimuler les réductions de CO2 dans l'atmosphère.
Mais le gouvernement fédéral n'a pas produit de budget sur les changements climatiques depuis 2013. Pendant ce temps, nous sommes au centre de la crise des réfugiés en Syrie. Et si les conditions qui ont conduit à cette tragédie ont été posées par la géopolitique et la politique intérieure, l'une des pires sécheresses à long terme de l'histoire qui a frappé le pays de 2006 à 2010 a également joué un rôle majeur.
L'Institut d'études politiques intervient donc pour combler le vide. Nouveau rapport d'IPS, "Combat vs. Climate: Comparaison des budgets militaire et de la sécurité climatique», Fournit le budget sur le changement climatique le plus précis actuellement disponible, en tirant des données de plusieurs agences. Il montre que si l'administration Obama a réussi à augmenter les dépenses liées au changement climatique d'environ 2 milliards de dollars par an depuis 2013, de nouveaux investissements substantiels à la mesure de la menace d'une crise climatique ont été bloqués.
Ensuite, le rapport examine comment les dépenses consacrées à ce «multiplicateur de menaces» se situent dans notre budget global de sécurité, par rapport aux dépenses consacrées aux instruments traditionnels de la force militaire. Il s'avère que dépenser l'once proverbiale sur la prévention du changement climatique pour chaque livre de remède militaire, c'est-à-dire un dollar pour chaque 16 $ dépensé pour l'armée serait en fait une amélioration. La proportion actuelle est de 1:28. Vingt-huit fois plus d'argent va aux forces militaires qui devront faire face aux effets du changement climatique, en d'autres termes, qu'aux investissements pour empêcher que cette «menace urgente et croissante» ne s'aggrave.
Il examine également comment notre record s'aligne à côté de notre adversaire pair, la Chine. La Chine, bien sûr, a maintenant devancé les États-Unis en tant que «leader» mondial des émissions totales actuelles. Mais il dépense également environ une fois et demie ce que les États-Unis dépensent pour le changement climatique - non pas selon les chiffres de la Chine, mais selon les données de l'ONU. Pendant ce temps, les États-Unis dépensent plus de deux fois et demie ce que la Chine dépense pour ses forces militaires. Ainsi, en termes de dépenses publiques, le budget global de la sécurité de la Chine établit un équilibre nettement meilleur entre les dépenses militaires et climatiques - un équilibre qui suit de plus près l'ampleur de la menace sécuritaire posée par le changement climatique.
La réattribution par IPS du budget de la sécurité remplirait le rôle des États-Unis dans le maintien du réchauffement climatique à 2 degrés centigrades - la norme que les climatologues considèrent comme nécessaire pour prévenir un changement climatique catastrophique. Il exige des changements tels que prendre l'argent actuellement dépensé pour un programme de missiles de croisière supplémentaire qui ne fonctionne pas, et l'utiliser à la place pour installer 11.5 millions de pieds carrés de panneaux solaires sur les bâtiments, ce qui empêche 210,000 tonnes de CO2 de l'air par an.
C'est notre statu quo: alors que les températures globales atteignent des records, la Louisiane est aux prises avec des inondations, plusieurs États ont subi des incendies de forêt et la Californie est confrontée à des pénuries d'eau persistantes. Le Congrès ne parvient plus à trouver le financement nécessaire pour répondre à ses besoins. Les climatologues avertissent que, comme en Syrie, à moins que l'accumulation de gaz à effet de serre dans le monde ne soit annulée, les États-Unis pourraient être exposés à des conflits pour des ressources de base telles que la nourriture et l'eau.
Pendant ce temps, les projets de dépenses en milliards de 1 pour la modernisation de tout notre arsenal nucléaire restent en place, et les coûts prévus du programme inefficace des avions de combat F-35 continuent de dépasser les billions de 1.4. À moins que nous ne prenions vraiment au sérieux le transfert des fonds, les alarmes de partout sur les dangers du changement climatique pour la sécurité nationale sonneront creux.
Article trouvé à l'origine sur US News: http://www.usnews.com/opinion/articles/2016-10-05/the-military-names-climate-change-an-urgent-threat-but-wheres-the-money
