Par Lindsey German, 7 mai 2020
Préparez-vous à une fête de nostalgie patriotique de masse. Ce vendredi marque l'anniversaire du jour de la VE, lorsque la Seconde Guerre mondiale s'est terminée en Europe. On nous promet une adresse de la reine, un discours de Winston Churchill, un chant unique de Vera Lynn et des heures de nostalgie sans fin à la BBC.
Permettez-moi de préciser que je n'ai aucun problème avec les personnes marquant cet anniversaire. Ce fut un sacrifice terrible pour tant de personnes - en Grande-Bretagne mais aussi beaucoup plus dans de nombreux autres pays européens occupés. Je viens de la génération élevée par ceux qui ont combattu pendant la guerre. Ma mère a célébré dans le West End le jour de la victoire et a souvent pleuré en écoutant Vera Lynn. Je suis plein de respect pour cette génération.
Cependant, je trouve la façon dont cet anniversaire est utilisé pour promouvoir les politiques qui ne respectent pas cette génération absolument écoeurante. Deux mois après le jour de la victoire, la Grande-Bretagne a voté contre Churchill et a inauguré un gouvernement travailliste écrasant qui a nationalisé l'industrie, créé le NHS et construit des logements sociaux.
Nous devons supposer que beaucoup de ceux qui dansent à Trafalgar Square en avaient déjà marre non seulement de la guerre mais des Tories. Vendredi, rien de tout cela ne sera abordé dans les récits de l'establishment, car cela remettra en question la vision du parc à thème de la Seconde Guerre mondiale que Johnson commerce avec ses références ridicules Churchillian.
Il s'agit d'un gouvernement qui a réduit le financement du NHS, privatisé tout ce qui était en vue, présidé la pire crise du logement depuis la guerre et continuera de le faire. Son mépris insensé pour cette génération - beaucoup de ceux qui sont encore en vie dans les maisons de soins où ils ont été mis en danger par manque de tests et d'EPI - est palpable.
Plutôt que de nous laisser aller à la nostalgie, nous devrions utiliser cette journée de la Journée européenne pour reconnaître les horreurs de la guerre et nous engager à lutter contre elles. Dans le sillage de cette terrible pandémie, Stop the War appelle à des coupes importantes dans les dépenses militaires, à la fin des occupations étrangères et à la protection ferme de nos libertés civiles. Nous ne pouvons plus permettre à notre gouvernement de dévaster des vies à l'étranger alors qu'il ne parvient pas à les protéger autant chez nous.