Un militant allemand pour la paix fait l'objet d'une enquête criminelle pour avoir parlé contre la guerre

Par David Swanson, World BEYOND War, Décembre 14, 2022

Le militant anti-guerre berlinois Heinrich Buecker risque une amende ou jusqu'à trois ans de prison pour avoir prononcé un discours public contre le soutien de l'Allemagne à la guerre en Ukraine.

Voici une vidéo sur Youtube du discours en allemand. Une transcription traduite en anglais et fournie par Buecker est ci-dessous.

Buecker a posté à ce sujet sur son blog ici. Il a écrit : « Selon une lettre du Bureau de la police criminelle de l'État de Berlin datée du 19 octobre 2022, un avocat berlinois m'a accusé d'avoir commis un crime. L'un [It?] fait référence au § 140 StGB „Récompense et approbation d'infractions pénales“. Cela peut être puni d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans ou d'une amende.

La loi pertinente est ici et ici.

Voici une traduction robotisée de la loi :
Récompenser et cautionner les crimes
Toute personne qui: l'un des actes illégaux visés au § 138 (1) numéros 2 à 4 et 5 dernière alternative ou au § 126 (1) ou un acte illégal en vertu du § 176 (1) ou en vertu des §§ 176c et 176d
1.récompensé après avoir été commis ou tenté de manière criminelle, ou
2. d'une manière susceptible de troubler l'ordre public, publiquement, en réunion ou en diffusant un contenu (§ 11 alinéa 3),
sera puni d'un emprisonnement de trois ans au plus ou d'une amende.

Il n'est pas clair si un « avocat berlinois » vous accusant d'un crime entraîne des poursuites pénales, mais apparemment, cela se traduit par une lettre longtemps retardée de la police et une enquête officielle sur un crime. Et il ne devrait très clairement pas.

Heinrich a été un ami et un allié et a été actif de temps à autre avec World BEYOND War et d'autres groupes pacifistes pendant des années. Je suis assez en désaccord avec lui. Si je me souviens bien, il voulait que le président Donald Trump soit annoncé comme un artisan de la paix, et je voulais une critique mitigée notant les bons, les mauvais et les horribles points de Trump. J'ai eu tendance à trouver les positions d'Heinrich trop simplistes. Il a beaucoup à dire sur les torts des États-Unis, de l'Allemagne et de l'OTAN, à peu près tous précis et importants à mon avis, et jamais un mot dur pour la Russie, ce qui semble une omission inexcusable à mon avis. Mais qu'est-ce que mon opinion a à voir avec le fait de poursuivre quelqu'un pour avoir parlé ? Qu'est-ce que l'opinion d'Heinrich Buecker a à voir avec le fait de le poursuivre pour avoir parlé ? Cela ne devrait rien avoir à voir avec cela. Il n'y a pas de feu hurlant dans un théâtre bondé ici. Il n'y a pas d'incitation ou même de promotion de la violence. Il n'y a pas de révélation de précieux secrets gouvernementaux. Il n'y a pas de calomnie. Il n'y a rien d'autre qu'une opinion que quelqu'un n'aime pas.

Heinrich accuse l'Allemagne d'un passé nazi. C'est un sujet délicat partout, y compris aux États-Unis, car le mentionné hier, mais en Allemagne, c'est la négation du passé nazi qui peut vous faire poursuivre pour un crime (ou tiré si vous êtes l'ambassadeur d'Ukraine), pas sa reconnaissance.

Heinrich, cependant, discute des nazis actuellement actifs au sein de l'armée ukrainienne. Y en a-t-il moins qu'il ne le pense ? Leurs revendications sont-elles moins décisives qu'il ne l'imagine ? On s'en fout! Et s'ils n'existaient pas du tout ? Ou que se passerait-il s'ils avaient déterminé tout ce désastre en bloquant les premiers efforts de Zelensky vers la paix et en le plaçant effectivement sous leur commandement ? On s'en fout! Il n'est pas pertinent de poursuivre quelqu'un pour avoir parlé.

Depuis 1976, la Pacte international relatif aux droits civils et politiques a exigé de ses partis que « toute propagande en faveur de la guerre soit interdite par la loi ». Mais pas une seule nation sur Terre ne s'est conformée à cela. Les prisons n'ont jamais été vidées pour faire place aux cadres des médias. En fait, les dénonciateurs sont emprisonnés pour avoir révélé des mensonges de guerre. Et Buecker est en difficulté, non pas pour avoir fait de la propagande pour la guerre, mais pour s'être prononcé contre la propagande pour la guerre.

Le problème est, sans aucun doute, que dans la pensée de la guerre, toute opposition à un côté d'une guerre équivaut à un soutien pour l'autre côté, et c'est seulement l'autre côté qui a de la propagande. C'est ainsi que la Russie considère l'opposition à la guerre russe, et c'est ainsi que beaucoup aux États-Unis voient l'opposition à la guerre américaine ou ukrainienne. Mais je peux écrire cela aux États-Unis et ne pas risquer la prison, du moins tant que je reste hors d'Ukraine ou d'Allemagne.

L'un des nombreux points sur lesquels je ne suis pas d'accord avec Heinrich est à quel point il blâme l'Allemagne pour les maux du monde ; Je blâme davantage les États-Unis. Mais j'attribue aux États-Unis le mérite de ne pas avoir été assez horribles pour m'accuser d'un crime pour avoir dit cela.

L'Allemagne enquêtera-t-elle également sur Angela Merkel ? Ou son ancien chef de la marine qui a dû démissionner?

De quoi l'Allemagne a-t-elle peur ?

Transcription de discours traduit :

22 juin 1941 – Nous n'oublierons pas ! Mémorial soviétique de Berlin – Heiner Bücker, Coop Anti-War Café

La guerre germano-soviétique a commencé il y a 81 ans, le 22 juin 1941, avec la soi-disant opération Barbarossa. Une guerre de pillage et d'anéantissement contre l'URSS d'une cruauté inimaginable. En Fédération de Russie, la guerre contre l'Allemagne s'appelle la Grande Guerre patriotique.

Au moment de la capitulation de l'Allemagne en mai 1945, environ 27 millions de citoyens de l'Union soviétique étaient morts, la majorité d'entre eux étant des civils. A titre de comparaison : l'Allemagne a perdu moins de 6,350,000 5,180,000 XNUMX millions de personnes, dont XNUMX XNUMX XNUMX soldats. C'était une guerre qui, comme l'a déclaré l'Allemagne fasciste, était dirigée contre le bolchevisme juif et les sous-hommes slaves.

Aujourd'hui, 81 ans après cette date historique de l'attaque fasciste contre l'Union soviétique, les cercles dirigeants allemands ont de nouveau soutenu les mêmes groupes radicaux de droite et russophobes en Ukraine avec lesquels nous avons coopéré pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette fois contre la Russie.

Je voudrais montrer l'étendue de l'hypocrisie et des mensonges pratiqués par les médias et les politiciens allemands lorsqu'ils propagent un armement encore plus fort de l'Ukraine et l'exigence complètement irréaliste selon laquelle l'Ukraine doit gagner la guerre contre la Russie, ou du moins que l'Ukraine devrait être autorisée à ne perdez pas cette guerre – alors que de plus en plus de paquets de sanctions sont adoptés contre la Russie.

Le régime de droite installé en Ukraine lors d'un coup d'État au printemps 2014 a travaillé intensivement pour répandre une idéologie fasciste en Ukraine. La haine contre tout ce qui est russe a été constamment entretenue et a augmenté de plus en plus.

Le culte des mouvements d'extrême droite et de leurs dirigeants qui ont collaboré avec les fascistes allemands pendant la Seconde Guerre mondiale a énormément augmenté. Par exemple, pour l'organisation paramilitaire des nationalistes ukrainiens (OUN), qui a aidé les fascistes allemands à assassiner des milliers et des milliers de Juifs, et pour l'armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), qui a assassiné des dizaines de milliers de Juifs et d'autres minorités. Incidemment, les pogroms étaient également dirigés contre des Polonais de souche, des prisonniers de guerre soviétiques et des civils pro-soviétiques.

Au total, 1.5 million de personnes, soit un quart de tous les Juifs assassinés pendant l'Holocauste, venaient d'Ukraine. Ils ont été poursuivis, traqués et brutalement assassinés par les fascistes allemands et leurs aides et complices ukrainiens.

Depuis 2014, depuis le coup d'État, des monuments aux collaborateurs nazis et aux auteurs de l'Holocauste ont été érigés à un rythme incroyable. Il y a maintenant des centaines de monuments, places et rues honorant les collaborateurs nazis. Plus que dans n'importe quel autre pays d'Europe.

L'une des personnes les plus vénérées en Ukraine est Stepan Bandera. Bandera, assassiné à Munich en 1959, était un politicien d'extrême droite et un collaborateur nazi qui dirigeait une faction de l'OUN.

En 2016, un boulevard de Kiev porte le nom de Bandera. Particulièrement obscène parce que cette route mène à Babi Yar, la gorge à la périphérie de Kyiv où les nazis allemands, avec le soutien de collaborateurs ukrainiens, ont assassiné plus de 30,000 XNUMX Juifs en deux jours dans l'un des plus grands massacres de l'Holocauste.

De nombreuses villes ont également des monuments à la mémoire de Roman Shukhevych, un autre important collaborateur nazi qui commandait l'armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), responsable du meurtre de milliers de Juifs et de Polonais. Des dizaines de rues portent son nom.

Une autre personne importante vénérée par les fascistes est Jaroslav Stezko, qui en 1941 a écrit la soi-disant Déclaration d'indépendance de l'Ukraine et a accueilli la Wehrmacht allemande. Stezko a assuré dans des lettres à Hitler, Mussolini et Franco que son nouvel État faisait partie du nouvel ordre d'Hitler en Europe. Il a également déclaré : "Moscou et les Juifs sont les plus grands ennemis de l'Ukraine". Peu de temps avant l'invasion nazie, Stetsko (le chef de l'OUN-B) a assuré à Stepan Bandera : « Nous organiserons une milice ukrainienne qui nous aidera, les Enlèvement des Juifs.

Il a tenu parole - l'occupation allemande de l'Ukraine s'est accompagnée de terribles pogroms et crimes de guerre, dans lesquels les nationalistes de l'OUN ont joué un rôle de premier plan dans certains cas.

Après la guerre, Stezko a vécu à Munich jusqu'à sa mort, d'où il a maintenu des contacts avec de nombreux vestiges d'organisations nationalistes ou fascistes telles que Taiwan, Franco-Espagne et Croatie de Chiang Kai-shek. Il est devenu membre de la présidence de la Ligue anticommuniste mondiale.

Il y a aussi une plaque commémorant Taras Bulba-Borovets, le chef nommé par les nazis d'une milice qui a perpétré de nombreux pogroms et assassiné de nombreux Juifs. Et il y a un certain nombre d'autres monuments à lui. Après la guerre, comme de nombreux collaborateurs nazis, il s'installe au Canada, où il dirige un journal en langue ukrainienne. Il y a de nombreux partisans de l'idéologie nazie de Bandera dans la politique canadienne.

Il y a aussi un complexe commémoratif et un musée pour Andryi Melnyk, co-fondateur de l'OUN, qui a également travaillé en étroite collaboration avec la Wehrmacht. L'invasion allemande de l'Ukraine en 1941 a été marquée par des banderoles et des proclamations telles que « Honorez Hitler ! Gloire à Melnyk ! ». Après la guerre, il a vécu au Luxembourg et était un incontournable des organisations de la diaspora ukrainienne.

Maintenant en 2022, son homonyme Andryi Melnyk, ambassadeur d'Ukraine en Allemagne, réclame constamment plus d'armes lourdes. Melnyk est un fervent admirateur de Bandera, déposant des fleurs sur sa tombe à Munich et le documentant même fièrement sur Twitter. De nombreux Ukrainiens vivent également à Munich et se rassemblent régulièrement sur la tombe de Bandera.

Tous ces éléments ne sont que quelques exemples de l'héritage fasciste de l'Ukraine. Les gens en Israël en sont conscients et, peut-être pour cette raison, ne soutiennent pas les sanctions massives contre la Russie.

Le président ukrainien Selinsky est courtisé en Allemagne et accueilli au Bundestag. Son ambassadeur Melnyk est un invité fréquent dans les talk-shows et les programmes d'information allemands. L'étroitesse des liens entre le président juif Zelensky et le régiment fasciste d'Azov a été montrée, par exemple, lorsque Zelensky a permis aux combattants d'Azov de droite d'avoir leur mot à dire lors d'une apparition vidéo devant le parlement grec. En Grèce, la plupart des partis se sont opposés à cet affront.

Certes, tous les Ukrainiens ne vénèrent pas ces modèles fascistes inhumains, mais leurs adeptes sont nombreux dans l'armée ukrainienne, les autorités policières, les services secrets et en politique. Plus de 10,000 2014 russophones ont perdu la vie dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, depuis XNUMX à cause de cette haine des Russes incitée par le gouvernement de Kyiv. Et maintenant, au cours des dernières semaines, les attaques contre Donetsk dans le Donbass ont de nouveau massivement augmenté. Il y a des centaines de morts et de blessés graves.

Il est incompréhensible pour moi que la politique allemande soutienne à nouveau les mêmes idéologies russophobes sur la base desquelles le Reich allemand a trouvé des aides volontaires en 1941, avec lesquelles ils ont coopéré étroitement et assassiné ensemble.

Tous les Allemands décents devraient rejeter toute coopération avec ces forces en Ukraine dans le contexte de l'histoire allemande, l'histoire de millions de Juifs assassinés et de millions et de millions de citoyens soviétiques assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous devons également rejeter avec véhémence la rhétorique de guerre émanant de ces forces en Ukraine. Nous, Allemands, ne devons plus jamais être impliqués dans une guerre contre la Russie de quelque manière que ce soit.

Nous devons nous unir et nous serrer les coudes contre cette folie.

Nous devons ouvertement et honnêtement essayer de comprendre les raisons russes de l'opération militaire spéciale en Ukraine et pourquoi la grande majorité des gens en Russie soutiennent leur gouvernement et leur président.

Personnellement, je veux et je peux très bien comprendre le point de vue en Russie et celui du président russe Vladimir Poutine.

Je n'ai aucune méfiance à l'égard de la Russie, car le renoncement à la vengeance contre les Allemands et l'Allemagne a déterminé la politique soviétique et plus tard russe depuis 1945.

Le peuple russe, du moins il n'y a pas si longtemps, n'avait aucune rancune contre nous, même si presque chaque famille a une mort de guerre à pleurer. Jusqu'à récemment, les gens en Russie pouvaient faire la différence entre les fascistes et la population allemande. Mais que se passe-t-il maintenant ?

Toutes les relations amicales qui ont été construites avec beaucoup d'efforts risquent maintenant d'être rompues, voire potentiellement détruites.

Les Russes veulent vivre tranquilles dans leur pays et avec les autres peuples - sans être constamment menacés par les États occidentaux, ni par le renforcement militaire incessant de l'OTAN devant les frontières de la Russie, ni indirectement par la construction sournoise d'un État antirusse en L'Ukraine utilise des sophismes nationalistes historiques d'exploitation.

D'une part, il s'agit du souvenir douloureux et honteux de la guerre d'anéantissement scandaleuse et cruelle que l'Allemagne fasciste a infligée à toute l'Union soviétique - en particulier aux républiques ukrainienne, biélorusse et russe.

D'autre part, la commémoration honorable de la libération de l'Europe et de l'Allemagne du fascisme, que nous devons au peuple de l'URSS, y compris l'obligation qui en résulte de défendre un voisinage prospère, raisonnable et pacifique avec la Russie en Europe. J'associe cela à la compréhension de la Russie et à rendre cette compréhension de la Russie (à nouveau) politiquement efficace.

La famille de Vladimir Poutine a survécu au siège de Leningrad, qui a duré 900 jours à partir de septembre 1941 et a coûté près d'un million de vies, dont la plupart sont mortes de faim. La mère de Poutine, que l'on croyait morte, avait déjà été emmenée lorsque le père blessé, rentré chez lui, aurait remarqué que sa femme respirait encore. Il l'a ensuite sauvée d'être emmenée dans une fosse commune.

Nous devons comprendre et commémorer tout cela aujourd'hui, et aussi nous incliner avec un grand respect devant le peuple soviétique.

Merci beaucoup.